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Comme l’a bien montré Peter Brooks, le mélodrame produit ses excès narratifs de manière progressive, à travers des scènes très visuelles: une suite d’images-repère qui servent à exhiber le déroulement du récit.

Le goût de l’image fixe et le caractère stéréotypé du geste proviennent de l’héritage du tableau théâtral, qui répondait à l’exigence du mélodrame de communiquer un message clair en représentant l’instant prégnant de la narration. Le genre a besoin de telles images qui restent dans la mémoire du spectateur. Des images où se dépose le récit et où l’on assiste à une mise en espace du temps psychologique des personnages, rendu visible par la posture et la place des protagonistes à l’intérieur d’un cadre. Un tel instant prégnant ne coïncide pas avec le point culminant de l’action mais il est capable de suggérer à la fois son début et sa fin, de manière à stimuler les inférences du spectateur.

Le mélodrame comme le roman-photo présentent souvent une femme déchirée entre Agapè (l’amour chrétien, le foyer domestique) et Éros (l’amour absolu, le désir sans fin), soit les deux versants de l’amour comme analysés par Denis de Rougemont. L’héroïne du roman-photo, héritière du roman-feuilleton le plus sombre, rêve avant tout d’une vie en famille et elle est prête à sacrifier ses propres rêves d’amour pour accéder à cet idéal. Mais Éros est toujours aux aguets, il surgit souvent du passé pour détruire l’équilibre familial et renverser le décorum d’Agapè à travers le cliché mélodramatique de la fête perturbée.

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