La diva Callas, nelle lettere indirizzate a Pier Paolo Pasolini e scritte tra la fine degli anni Sessanta e l’inizio dei Settanta, si firma «Maria (fanciullina)». Pasolini non ebbe un rapporto stretto con quasi nessuno degli attori dei suoi film, esclusi gli amici – poi nel tempo diventati attori-feticcio – come Ninetto Davoli o Franco Citti; forse l’eccezione è rappresentata proprio da Maria Callas, protagonista di Medea (1969), che insieme racchiudeva i ruoli e i caratteri di interprete, amica, confidente. Nel loro periodo di frequentazione, durante le riprese del film (girato a Grado, in Siria, in Turchia e in Piazza dei Miracoli a Pisa), e nei pochi anni successivi, prima dell’omicidio del regista, il rapporto tra i due si fa molto stretto. Negli anni si è vociferato di una sorta di amore non corrisposto da parte della soprano verso Pasolini, complici anche alcuni aneddoti diventati via via emblematici: l’anello regalato alla Callas da Pasolini negli ultimi giorni di lavorazione del film, nella laguna di Grado; le molteplici fotografie che li ritraggono durante le vacanze in Grecia (celebre quella di loro in barca a Skorpios, insieme ai due barboncini della diva) o in Africa, accompagnati da Alberto Moravia e Dacia Maraini; le lettere ritrovate anni dopo, ricche di affetto, confidenze, reciproche consolazioni (in particolare la Callas consola il poeta dopo l’abbandono di Davoli).
Tout le cinéma de Pasolini est né dans une larme. Une larme littéraire, rêvée, retenue. Beaucoup de larmes, surtout de larmes d’hommes, ont coulé par la suite dans tous ses films: je ne les ai pas encore dénombrées exactement, mais je sais qu’elles sont nombreuses.
Littéraire: la première image du cinéma du «dottore» Pasolini n’est pas une image, mais une parole écrite sur l’écran, une citation savante, Accattone, fin du générique ou début du film, Dante, Purgatoire, V, 107, «Per una lacrimetta che’l mi toglie».
Rêvée: Accattone la laisse couler sur sa joue lors de son propre enterrement, c’est un mauvais rêve, à l’intérieur de la narration du film. La larme existe, mais en rêve.
Retenue: jamais Pasolini n’accepte de donner ce qu’on attend de lui. Ce caractère fait de lui un bon cinéaste, car un bon cinéaste fabrique de l’inattendu. Aucune petite larme de repentance, comme annoncée par la citation d’ouverture ne vient boucler le propos du film lors d’un finale rédempteur. Au lieu de pleurer pour aller au Paradis, en passant par le Purgatoire, Accattone donne l’impression d’y être déjà, et pourtant il parle encore, en vivant, aux vivants: «Mo' sto bene».
Pourtant il n’y a pas plus concret qu’une larme, pas moins littéraire, pas moins onirique, pas moins retenu qu’une larme: cet événement corporel irrépressible, qui traduit visuellement un sentiment intérieur, est totalement cinématographique. Seul le cinéma peut en faire un signe absolu. La théologie peut penser le «don des larmes», la littérature peut les évoquer et les décrire, mais non en faire un signe absolu. Tous les arts et tous les spectacles, musique comprise, peuvent provoquer les larmes du spectateur. Le cinéma aussi, mais seul il a le privilège de faire du mouvement irrépressible du spectateur comblé un signe pour lui-même. Le théâtre ne le peut pas, car le comédien n’est pas le personnage qu’il joue, ses larmes ne peuvent donc être que de convention, elles ne lui appartiennent pas mais ne sont pas non plus des images de ces larmes car elles sortent bien de son corps; dans un film au contraire, la larme est une image qui sort d’une image, un dessin blanc en forme de goutte mobile qui coule de l’image d’un corps, c’est-à-dire du corps du personnage, et le fait de savoir si l’acteur a vraiment pleuré le jour du tournage ou si un assistant lui a déposé une goutte de glycérine sur la joue (les deux possibilités techniques avant le numérique) n’importe pas pour la constitution du signe absolu de la larme cinématographique.